Pour Alice Watt, protéger les patients des erreurs, c’est comme empêcher une rondelle d’entrer dans le filet :. Avant et pendant la pandémie, les rondelles fusaient de toute part sur nous. Nous faisons tous de notre mieux pour travailler en équipe, mais pour bloquer la rondelle, il faut protéger à la fois le gardien et le patient.Ìý
Mme Watt est pharmacienne dans un hôpital et spécialiste principale en sécurité des médicaments à l’ (ISMP Canada). Elle a récemment participé à la ²õé°ù¾±±ð Pleins feux d’Excellence en santé Canada, une ²õé°ù¾±±ð de webinaires portant sur les approches novatrices d’amélioration de la sécurité et de la qualité en santé. Dans , elle discute avec d’autres experts de la relation entre la santé et la sécurité des soignants et celles de leurs patients.ÌýÌýÌý
Tout risque pour la santé des soignants en est aussi un pour le patient. Un milieu de travail sécuritaire constitue la base d’un réseau de santé fonctionnel. Mais la pandémie cause des niveaux records de stress et d’épuisement professionnel. Promouvoir le bien-être et la sécurité au travail, au-delà de la prévention des préjudices, voilà un bon point de départ pour élaborer des stratégies proactives qui favoriseront la création d’un environnement de travail sain et la protection des patients!Ìý
La sécurité, ça commence de l’intérieurÌý
Michael Gardam, P.-D. G. de , croit fermement à la nouvelle orientation audacieuse du plan stratégique de son organisme. L’un de ses quatre grands objectifs est « d’instaurer un environnement de travail sain, sécuritaire et productif, où le personnel se sentira entouré et s’épanouira ». Sa devise : vous n’améliorerez jamais la sécurité des patients sans améliorer celle du personnel.ÌýÌý
Pour créer ce sentiment de sécurité chez son personnel, M. Gardam croit qu’il est important de se détacher de la gestion verticale.Ìý Par exemple, lorsqu’il tente de résoudre un problème lié à la sécurité au travail, il s’intéresse aux opinions qui divergent de la sienne et invite les gens en désaccord à s’exprimer. C’est essentiel pour comprendre les différentes expériences que vivent les employés et les répercussions sur eux.Ìý
Des questions naissent les conversationsÌý
Communiquer clairement est une priorité de tous les instants pour Danielle Bellamy, directrice en soins continus, qui soutient des établissement de soins de longue durée dans 11 collectivités de la Saskatchewan. Elle s’efforce d’offrir à ses équipes cliniques le soutien dont elles ont besoin pour se concentrer sur les soins aux patients. La clé du succès, c’est de connaître la culture de travail de l’organisme, et de savoir où et comment déployer des efforts d’amélioration. Des caucus quotidiens (de courtes réunions debout de 10 minutes ou moins) ont été instaurés pour renforcer la cohésion d’équipe. Ìý
Le d’Excellence en santé Canada a été utilisé comme outil de discussion. Aux caucus, on pose des questions comme « que se passe-t-il aujourd’hui », « sommes-nous en sécurité », « de quoi avons-nous besoin » ou « comment peut-on changer notre façon de faire en ce moment » pour mettre la sécurité des patients et du personnel à l’avant-plan.ÌýÌý
Les patients, des acteurs de leurs soinsÌý
Défenseure des patients et membre de Patients pour la sécurité des patients du Canada, Wendy Nicklin reconnaît que la pandémie et la pénurie de personnel ont provoqué un stress important pour les soignants et le réseau en entier. Elle qualifie la situation de tempête parfaite. Les patients et les familles sont en état d’hypervigilance dans le réseau de santé. Ils savent que la hausse du stress et la diminution de la qualité des soins augmentent le risque qu’un incident malheureux se produise.ÌýÌý
Maintenant plus que jamais, la participation active des patients et de leurs familles (virtuellement ou en personne) aux soins s’impose. D’une part, patients et familles devraient informer les soignants s’ils sont témoins d’une situation pouvant menacer la sécurité des patients. D’autre part, les soignants devraient être francs et informer les patients de tout problème pouvant toucher leur plan de soins et les encourager à s’exprimer en cas de manquement.Ìý
Les réseaux au service du partage des connaissancesÌý
Selon Alice Watt, il fallait absolument élaborer un plan de sécurité des médicaments dès le début de la pandémie pour protéger le personnel contre l’exposition à la COVID-19 et la transmission du virus. D’autres ont fait pareil. Partout au pays, des pharmaciens communautaires mettent à profit leurs réseaux pour échanger sur les pratiques exemplaires et apprendre les uns des autres alors que la profession s’adapte à de nouvelles données probantes et à de nouvelles nécessités.ÌýÌýÌý
Les pharmaciens ont accepté de recueillir les antécédents pharmaceutiques par téléphone plutôt qu’en personne lorsqu’il y avait une pénurie d’équipements de protection individuelle. Ils ont également accepté de sortir dans les stationnements de pharmacie pour transmettre des renseignements précieux sur les médicaments aux clients qui sortaient de l’hôpital et qui n’étaient pas admis à l’intérieur. Mme Watt souligne l’importance de promouvoir une culture de la sécurité où les gens se sentent à l’aise de faire part aux autres de leurs bons et moins bons coups pour qu’ils en tirent des leçons.Ìý
Tous pour un et un pour tousÌý
Les bonnes équipes de hockey diront que c’est le travail d’équipe qui empêche la rondelle d’entrer dans le filet et que seule la pratique facilite la tâche. L’approche « tous pour un et un pour tous » peut aussi améliorer la sécurité au travail et renforcer la résilience.Ìý La culture de la sécurité est indispensable à un environnement de travail sain qui permet au personnel d’offrir continuellement des services de santé de qualité, en toute sécurité.ÌýÌýÌý
RessourcesÌý
Voici les ressources présentées par les experts et les participants pour soutenir les pratiques de soins sécuritaires :Ìý
- Assurer la sécurité psychologique des prestataires de soins de santé : Créer un espace sûr : la sécurité psychologique des travailleurs de la santé (soutien entre pairs et autres modèles de support)Ìý
- La Commission de la santé mentale du Canada et la Norme nationale du Canada sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail :ÌýÌý
- TeamSTEPPS Canada MC est un système de travail d’équipe fondé sur des données probantes visant à améliorer la collaboration et la communication en matière de sécurité des patients.Ìý
- Document de travail de l’OCDE : Ìý
- Recommandations pour la réintégration des proches aidants comme partenaires de soins essentiels.Ìý
- ISMP Canada publie des bulletins de sécurité pour transmettre les grandes leçons tirées d’incidents signalés par les prestataires de soins de santé et les consommateurs. Pour en savoir plus, consultez les récents bulletins sur l’ et sur la
- Les consommateurs peuvent soumettre un rapport d’erreur médicamenteuse au , et les professionnels de la santé peuvent remplir un formulaire de déclaration d’incident au .Ìý
- L’académie Tend propose des renseignements et des ressources pour aider les professionnels à comprendre et gérer les conséquences naturelles de l’exposition à un fort stress et à des traumatismes au travail. (anglais seulement)Ìý
- Cette vidéo montre à quel point il est difficile de parler des incidents de sécurité. (anglais seulement)Ìý
- On trouve sur le site des ressources gratuites sur le bien-être pour l’élaboration de stratégies d’adaptation qui favorisent la résilience dans la gestion de l’incertitude, de la santé mentale et des problèmes de consommation.Ìý
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